Le premier mars dernier, Montréal a accueilli un événement unique qui a créé l’émoi dans la communauté manga/anime/geek montréalaise : la projection du film d’animation de 1993 Sailor Moon R : the Promise of the Rose. Organisé par l’entreprise VIZ media -spécialisée dans la publication et la diffusion de manga japonais pour le public anglogphone- l’événement a eu lieu au Cinéplex Banque Scotia. En plus du film, cette projection présentait le court métrage Make Up! Sailor Guardians ainsi que des bonus exclusifs, dont une interview des doubleurs américains de la franchise Sailor Moon, qui ont re-doublé leurs personnages à l’occasion de l’événement. Bref, une soirée réservée aux Moonies, les fans de l’anime japonais qui a fêté ses 25 ans cette année. Au Japon et à l’international, le phénomène Sailor Moon continue d’enchanter de nouvelles générations et de faire tourner l’industrie du produit dérivé, pas étonnant donc qu’une nouvelle version des premiers arcs narratifs ait d’ailleurs été produite en 2014 sous le titre Sailor Moon Crystal.
Éternels ados, fans d’anime, nostalgiques des années 90, geeks en tout genre s’étaient donc donné rendez-vous au cinéma Cineplex pour cette soirée unique. J’ai profité de l’occasion pour poser quelques questions à trois Moonies costumées qui sortaient de la première séance, pour recueillir leurs impressions et comprendre leur passion pour ce dessin animé.
Sur la photo, de gauche à droite : Meredith Barrett (Sailor Moon), Mélissa Gobeil (Sailor Venus) et Jasmine Akhtar (Sailor Mars).
Je le pressentais, Sailor Moon, c’est avant tout une histoire de nostalgie des années 90 et de la démocratisation du phénomène de l’anime, que ce soit en Amérique du Nord ou en Europe d’ailleurs (ahhhh, les bonnes années du Club Dorothée…) « Oh My God, Sailor Moon, c’était ma vie, j’ai grandi avec Sailor Moon. C’est une de mes passions, les anime, en plus je parle japonais » m’a confié Mélissa avec enthousiasme. Meredith, 32 ans, confirme le phénomène, « Moi aussi j’ai grandi avec Sailor Moon. Le costume que je porte c’est ma mère qui l’a fait quand j’avais 12 ans, donc ça fait longtemps… »
Pour les fans, la franchise Sailor Moon est également une source de modèles féminins forts et de valeurs positives. Les personnages principaux, les guerrières de la Lune (Sailor Senshi) sont exclusivement des femmes. « Sailor Moon, c’est une « tough girl », pour moi, c’est ma passion. Les femmes comme Buffy, Xena, Sailor Moon, Dana Scully ont toujours été mes femmes préférées, elles sont extraordinaires » partage Meredith. Côté valeurs, Jasmine indique qu’elle a « toujours aimé l’aspect où l’amour conquiert tout dans Sailor Moon. […] c’est vraiment quelque chose qui m’a touchée, l’amitié, l’amour. Elle ferait tout pour ses amies, elle va même se sacrifier pour elles ».
Si Sailor Moon est son personnage préféré, Jasmine arborait le costume de Sailor Mars. « Elle me ressemble , elle symbolise le feu, mais côté personnalité, c’est vraiment plus Sailor Moon, parce que «she’s a cluts » (une personne maladroite), elle pleure tout le temps, elle aime manger, elle aime beaucoup ses amies, j’ai toujours connecté avec elle…mais les pompons blonds ne me vont pas bien! »
Parlant de costumes, nous avons bien sûr évoqué de cosplay, ce phénomène qui consiste à se déguiser en personnage de série télé, de bande dessinée, de manga. Il existe toute une industrie consacrée à ce loisir, des concours de costumes partout dans le monde, des conventions -Montréal a célébré les 8 ans de son Comiccon l’été dernier- bref, les passionnés de costumes et de manga ont de quoi s’amuser. Décomplexées et faisant fi du regard des autres, les trois fans ont un goût certain pour le déguisement, Mélissa étant la plus expérimentée des trois dans le cosplay : « j’adore le regard des autres, j’adore le cosplay, c’est ma vie! Je fais beaucoup de shootings pour les Comiccon, l’Otakuthon. Et je continue d’avoir de nouveaux costumes à toutes les années. J’adore ça! »
Finalement, peu importait la qualité du film, c’était surtout l’ambiance dans la salle qui comptait, une salle peuplée de jeunes adultes en mal d’adolescence, épris de nostalgie et qui ont voulu, le temps d’une soirée, retrouver un peu d’innocence et de magie dans leur vie.
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