Quand l’été arrive, c’est le moment de lâcher le clavier et d’ouvrir ses chakras (ou son cœur, ou ses oreilles, ou même ses orteils) à tout ce que le soleil a à offrir… Pour ma part, il y a eu deux escapades loin de Montréal pour me ressourcer : l’une française (retrouver la joie et la folie des amis de toujours), et l’autre dans les Prairies canadiennes, pour découvrir les paysages de l’Ouest, et me perdre dans le ciel immense de la Saskatchewan….
Malgré les vacances, la culture était toujours présente, voici un retour sur deux mois de diffractions tous azimuts! Bon été!
Deux romans conseillés par Mathieu Leroux…
Les lois du ciel, de Grégoire Courtois. (le Quartanier)
Ça commence par une sortie scolaire dans une forêt du Morvan. Une classe d’enfants de 6-7 ans et leurs accompagnateurs. Belle prémisse bucolique, me direz-vous? Pas du tout, puisque dès le début du livre, on sait que personne ne sortira vivant de cette escapade en pleine nature. Entre folie meurtrière et désespoir de la condition humaine, la forêt avalera les jeunes participants, luttant pour leur survie impossible dans une narration fataliste et passionnante. Un roman rondement mené, qui rend le lecteur voyeur et témoin de l’épouvante. Je vous le recommande vivement.
Tu aimeras ce que tu as tué, de Kevin Lambert. (Héliotrope)
Je ne m’attendais pas vraiment à la prose de ce premier roman, produit de l’esprit fou d’un jeune auteur de 24 ans. En résumé, les enfants de Chicoutimi, morts dans des conditions violentes, reviennent hanter la ville et préparer la vengeance finale qui détruira la ville. L’auteur prend le lecteur à contre-courant, c’est un Québec fermé, intolérant et homophobe qui est présenté ici. Sa prophétie destructrice est aussi dérangeante qu’elle est puissante. Une vision glauque du réel qui éclabousse la bien-pensance. Une gifle.
Deux événements geek incontournables!
Montreal Comiccon et Otakuthon
Le geek en moi n’a pas pu résister, je devais aller voir ce que me réservait le Comiccon de Montréal ainsi que l’Otakuthon (presque la même chose, mais avec une thématique uniquement japonaise). Je n’ai pas été déçu! De belles démonstrations de cosplay, une ambiance bon enfant, des objets à faire pâlir le plus pointu des collectionneurs, mais surtout, un esprit de communauté et d’humanité transgénérationnel. Quand un p’tit gars de 9 ans parle de Star Trek avec un cinquantenaire…et qu’ils trouvent un terrain d’entente, entre passionnés! Des événements touchants, finalement.
Un film, en passant…
Dalida
Il a fait couler de l’encre, le dernier biopic sur Dalida! L’éternel débat sur la véracité du propos, le superficialité du traitement, la tendance à romancer les événements… Eh bien, malgré ça, il m’a touché, ce film. L’interprétation de Sveva Alviti, surtout, et sa ressemblance assez frappante avec la chanteuse disparue (qui aurait eu 84 ans cette année!), et les chansons éternelles, bien sûr. Et puis, avouons-le, le simple fait que le film soit en partie en langue italienne est venu chercher la petite racine qui vibre en moi…
Passage rapide au FTA avant les vacances…
100% Montréal, de Rimini Protokoll – Le spectacle d’ouverture du FTA était une ode à la diversité de Montréal. 100 citoyens représentatifs de Montréal se présentent sur scène et font un portrait de la métropole en égrainant/incarnant des statistiques. Ce qui aurait pu être un simple spectacle didactique vient chercher l’émotion et la complicité du public dans une découverte de la complexité de notre population. Du rire, de l’indignation et parfois des fulgurances qui serrent le coeur lors de certains témoignages. La succession des statistiques et tableaux présentés enferment le propos dans une exigence formelle un peu dommageable, mais le naturel des participants permet de créer une véritable brèche d’humanité dans ce tout qui se révèle être bien plus que la somme de ses parties.
7 Pleasures, de Mette Ingvertsen – Un autre spectacle du FTA, présenté à l’Usine C. Entièrement nus sur scène, 12 danseurs déclinent le désir sous toutes ses formes, dans une chorégraphie haletante alternant lenteur sensuelle et « débauche » effrénée. Le décor devient objet de désir, et les fantasmes s’émoustillent, au son de percussions hypnotiques. Le public est captivé, excité, fasciné par ces corps qui s’agitent, se touchent, et s’échauffent. Le propos est le pur désir, une redéfinition de notre capacité à être en contact avec l’autre.
À la télé, pour les soirées d’été pluvieuses…
The Handmaid’s Tale
Une claque! Il est toujours difficile pour les fans d’un roman de le voir adapté à la télévision ou au cinéma. Dans le cas de The Handmaid’s Tale, il figure depuis longtemps au palmarès de mes romans préférés, depuis que je l’ai découvert et étudié à l’université. Eh bien, l’adaptation proposée par Netflix est tout simplement majestueuse! Margaret Atwood, l’auteure, est consultante sur le projet et fait même un caméo lors du premier épisode, ça rassure grandement sur la cohérence et la fidélité de l’adaptation. Évidemment, le binge watching est de rigueur avec cette première saison de 10 épisodes. Un récit haletant et magnifiquement interprété, terriblement d’actualité quand on le lie avec le contexte politique des États-Unis de Trump. À voir absolument!
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