Comme le printemps est passé vite…je m’aperçois de l’ellipse temporelle qui s’est produite entre la fin février et le mois de juin. Malgré de nombreuses diffractions pendant cette période, l’écrit n’a pas suivi, pas le temps, pas le goût. Bon, j’ai quand même fait deux escapades au Texas, puis j’ai pris le temps de m’en remettre (voir mon récit Lettres Texanes pour les détails…), eu un retour de flamme éteint par une douche glacée de ma Kryptonite, et ai accessoirement changé d’emploi après presque 5 ans dans le même projet. Bref, ça a bougé…mais j’ai quand même été marqué par quelques expériences.
Je ne sais pas si c’est la transition de l’hiver au printemps, le lent réveil des hormones ou le ras le bol de la sloche, mais la saison me donne toujours envie de romance. Comme je n’en ai pas trouvé au coin de la rue, ni sur internet (on en reparlera, tiens, de la « romance » sur internet…), je suis allé la chercher dans les livres, et puis je voulais partager aussi un des coups de coeur de ma saison théâtrale. Comme il m’est difficile d’écrire sur des livres et des spectacles des semaines après les avoir lus, ce sera donc quelques pensées et flashback sur ces diffractions printanières.
Chanson française, de Sophie Létourneau
J’avais entendu du bien de ce livre, il avait même gagné un prix. Une histoire d’amour entre une Québécoise et un Français, ça ne pouvait que me parler. Alors je l’ai exploré, parcouru les rues du Plateau avec Béatrice, le personnage principal, puis celles de Paris, à la recherche de l’amour et d’elle-même. Mais je m’y suis un peu perdu. L’histoire de Béatrice, avide d’amour et de France, nous est contée à la deuxième personne du singulier. Côté style, le « tu » omniprésent démontre un travail littéraire indéniable, une écriture fine et ciselée et une attention à la forme poussée à l’extrême mais il a éloigné aussi le lecteur que je suis de la chair du propos, provoquant parfois interférences dans le sens et la simplicité des mots. Une histoire de filles, romantique à souhait, qui n’a pas réussi à m’arrêter. La langue est belle et subtile, mais je ne m’y suis pas reconnu. Malgré une pointe de nostalgie pour Paris.
Le coeur découvert, puis Le coeur éclaté, de Michel Tremblay
Ça y est, j’ai lu mon premier Michel Tremblay! Bien entendu, tout le monde m’avait conseillé de commencer ma découverte de Tremblay par Les Chroniques du Plateau Mont-Royal. Mais non. Ce dont j’avais besoin, c’était de lire le développement de cette histoire d’amour entre Jean-Marc, quarantenaire blasé des bars et des rencontres sans lendemain, et Mathieu, jeune gars de 24 ans, un peu perdu dans la vie et père d’un jeune enfant. Une histoire d’amour qui se construit difficilement dans le premier roman, mais qui finit par prendre son rythme de croisière. Braver ses peurs et accepter d’être vulnérable, toujours une belle leçon de vie, n’est-ce pas.
Le coeur éclaté, c’est la suite du Coeur découvert. 10 ans plus tard, la fin de l’histoire. Jean-Marc est perdu, et fait ce que chacun devrait faire dans ces cas-là : prendre le large de sa vie, pendant un moment. Jean-Marc quitte donc Montréal se retrouve à Key West, en Floride. Accueilli en pension chez un couple d’hommes hauts en couleurs, il apprivoise progressivement sa peine et se laisse embarquer dans la folie d’un groupe d’amis, entre fêtes, arts et amourettes de vacances. J’ai enfin découvert la formidable écriture de Tremblay, qui coule avec un naturel saisissant. Maintenant, je vais pouvoir lire les Chroniques du Plateau Mont-Royal!
Testament, de Vickie Gendreau (Théâtre de Quat’sous)
Au théâtre, c’est plutôt la mort qui rôdait. Au théâtre de Quat’sous, avec Testament, le texte de Vickie Gendreau. Après avoir appris qu’elle était atteinte d’une tumeur incurable au cerveau, la jeune auteure a écrit en urgence ce texte, véritable mise en scène de sa mort, et imaginé son héritage sous la forme de clés USB distribuées à ses amis. Brillamment adaptée par Éric Jean, directeur du Théâtre de Quat’sous, l’oeuvre de Vickie Geandreau est tout simplement époustouflante. Je vais rarement voir une pièce deux fois. Et là, ce fut le cas. Musique, projections, danse se mélangent sur scène. 8 acteurs présentent tour à tour l’héritage que Vickie leur laisse, le tout ponctué par les interventions de la belle. Des fennecs, des séances de chimio, des souvenirs de pole dance. L’univers de Vickie Geandreau est brut, animal et carnassier. Les mots font mal, la spirale de destruction n’est pas forcément le cancer, mais un quotidien chaotique, une vie d’urgences, où la chandelle est brûlée par les deux bouts. Une vision de la mort/morte qui se raconte avec tant de poésie et dont l’adaptation est d’une justesse infinie. Sur fond d’amour, évidemment. Un gros coup de cœur qui ne laisse pas indemne. Un de mes grands moments de théâtre de cette saison.
Et maintenant, place à l’été, que je me/vous souhaite léger, insouciant et diffracté!
Chanson française, de Sophie Létourneau
J’avais entendu du bien de ce livre, il avait même gagné un prix. Une histoire d’amour entre une Québécoise et un Français, ça ne pouvait que me parler. Alors je l’ai exploré, parcouru les rues du Plateau avec Béatrice, le personnage principal, puis celles de Paris, à la recherche de l’amour et d’elle-même. Mais je m’y suis un peu perdu. L’histoire de Béatrice, avide d’amour et de France, nous est contée à la deuxième personne du singulier. Côté style, le « tu » omniprésent démontre un travail littéraire indéniable, une écriture fine et ciselée et une attention à la forme poussée à l’extrême mais il a éloigné aussi le lecteur que je suis de la chair du propos, provoquant parfois interférences dans le sens et la simplicité des mots. Une histoire de filles, romantique à souhait, qui n’a pas réussi à m’arrêter. La langue est belle et subtile, mais je ne m’y suis pas reconnu. Malgré une pointe de nostalgie pour Paris.
Le coeur découvert, puis Le coeur éclaté, de Michel Tremblay
Ça y est, j’ai lu mon premier Michel Tremblay! Bien entendu, tout le monde m’avait conseillé de commencer ma découverte de Tremblay par Les Chroniques du Plateau Mont-Royal. Mais non. Ce dont j’avais besoin, c’était de lire le développement de cette histoire d’amour entre Jean-Marc, quarantenaire blasé des bars et des rencontres sans lendemain, et Mathieu, jeune gars de 24 ans, un peu perdu dans la vie et père d’un jeune enfant. Une histoire d’amour qui se construit difficilement dans le premier roman, mais qui finit par prendre son rythme de croisière. Braver ses peurs et accepter d’être vulnérable, toujours une belle leçon de vie, n’est-ce pas.
Le coeur éclaté, c’est la suite du Coeur découvert. 10 ans plus tard, la fin de l’histoire. Jean-Marc est perdu, et fait ce que chacun devrait faire dans ces cas-là : prendre le large de sa vie, pendant un moment. Jean-Marc quitte donc Montréal se retrouve à Key West, en Floride. Accueilli en pension chez un couple d’hommes hauts en couleurs, il apprivoise progressivement sa peine et se laisse embarquer dans la folie d’un groupe d’amis, entre fêtes, arts et amourettes de vacances. J’ai enfin découvert la formidable écriture de Tremblay, qui coule avec un naturel saisissant. Maintenant, je vais pouvoir lire les Chroniques du Plateau Mont-Royal!
Testament, de Vickie Gendreau (Théâtre de Quat’sous)
Au théâtre, c’est plutôt la mort qui rôdait. Au théâtre de Quat’sous, avec Testament, le texte de Vickie Gendreau. Après avoir appris qu’elle était atteinte d’une tumeur incurable au cerveau, la jeune auteure a écrit en urgence ce texte, véritable mise en scène de sa mort, et imaginé son héritage sous la forme de clés USB distribuées à ses amis. Brillamment adaptée par Éric Jean, directeur du Théâtre de Quat’sous, l’oeuvre de Vickie Geandreau est tout simplement époustouflante. Je vais rarement voir une pièce deux fois. Et là, ce fut le cas. Musique, projections, danse se mélangent sur scène. 8 acteurs présentent tour à tour l’héritage que Vickie leur laisse, le tout ponctué par les interventions de la belle. Des fennecs, des séances de chimio, des souvenirs de pole dance. L’univers de Vickie Geandreau est brut, animal et carnassier. Les mots font mal, la spirale de destruction n’est pas forcément le cancer, mais un quotidien chaotique, une vie d’urgences, où la chandelle est brûlée par les deux bouts. Une vision de la mort/morte qui se raconte avec tant de poésie et dont l’adaptation est d’une justesse infinie. Sur fond d’amour, évidemment. Un gros coup de cœur qui ne laisse pas indemne. Un de mes grands moments de théâtre de cette saison.
Et maintenant, place à l’été, que je me/vous souhaite léger, insouciant et diffracté!
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